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Article: Au cœur des voix autochtones du Japon : entre culture, lutte et résilience

Au cœur des voix autochtones du Japon : entre culture, lutte et résilience

Ainu Japanese Indigenous Peoples with traditional clothing

Avez-vous déjà pensé aux premiers habitants du Japon?

On associe souvent le Japon à sa technologie de pointe, à sa culture pop et à sa cuisine savoureuse. Mais ce pays fascinant a aussi une autre facette méconnue : celle de ses peuples autochtones.

Qui sont les peuples autochtones du Japon?

Le Japon abrite deux principaux groupes autochtones :

  • Les Aïnous : Ils vivaient traditionnellement à Hokkaidō, l’île la plus au nord du Japon, ainsi que dans certaines régions de Sakhaline et des îles Kouriles (aujourd’hui sous contrôle russe).
  • Les Ryūkyūens (ou Okinawais) : Ils sont originaires des îles Ryūkyū, qui forment aujourd’hui la préfecture d’Okinawa, à l’extrême sud du pays.

Chacun de ces peuples possède sa propre culture, sa langue et son histoire, qui remontent à plusieurs siècles. À noter : bien que le gouvernement japonais ait reconnu les Aïnous comme peuple autochtone depuis 2008, les Ryūkyūens ne bénéficient pas de cette reconnaissance.

Quels défis doivent-ils relever?

Ces deux groupes font face à des défis uniques, liés à l’histoire coloniale et à des enjeux toujours d’actualité :

  • Droits territoriaux : Depuis la fin des années 1800, les Aïnous ont été privés de leurs terres et ressources. Aujourd’hui encore, leurs droits de récolte sont limités, et ils luttent pour faire reconnaître leurs territoires traditionnels. En 1869, Hokkaidō a été intégré unilatéralement à l’État japonais.
  • Présence militaire : Les habitants d’Okinawa vivent depuis des décennies avec une importante présence militaire américaine. Ils protestent contre la construction de nouvelles bases et dénoncent les conséquences négatives de cette occupation : incidents répétés, problèmes de santé et conflits fonciers. En 2023, la militarisation accrue des îles Ryūkyū a provoqué de nouvelles manifestations.
  • Discrimination : Les Aïnous comme les Ryūkyūens subissent de la discrimination au sein de la société japonaise. Cela va des discours haineux au manque de reconnaissance de leurs droits et identités culturelles. Certains Aïnous quittent Hokkaidō pour les villes afin d’échapper à cette marginalisation.
  • Répression linguistique : Des membres de la Diète japonaise ont critiqué l’utilisation du uchinaaguchi, la langue d’Okinawa. Cette langue fait partie du groupe linguistique ryūkyūen, aujourd’hui menacé.
  • Perte culturelle : La conservation des restes ancestraux ryūkyūens dans les musées porte atteinte aux pratiques funéraires et à la spiritualité de ce peuple. Leur rapatriement fait l’objet d’une lutte toujours en cours.

Où en est-on aujourd’hui?

Malgré les obstacles, plusieurs avancées et mouvements voient le jour :

  • Lutte juridique : Les Aïnous poursuivent l’État en justice pour faire reconnaître leurs droits de pêche traditionnelle, en se basant sur le droit international. La Raporo Ainu Nation mène un procès pour la pêche au saumon.
  • Soutien international : Les Aïnous reçoivent un appui grandissant à l’étranger. Le Groupe de travail de l’ONU sur les entreprises et les droits de l’homme a appelé le Japon à reconnaître leurs droits collectifs sur les terres et ressources. En 2023, la Raporo Ainu Nation a tenu un symposium international sur les droits des peuples autochtones. Le gouverneur d’Okinawa, Denny Tamaki, s’est aussi exprimé au Conseil des droits de l’homme de l’ONU au sujet de la présence militaire américaine.
  • Mobilisation citoyenne : Aïnous et Ryūkyūens collaborent avec des organisations civiles pour faire entendre leur voix auprès des autorités. Des manifestations ont eu lieu contre les discours haineux, l’expansion militaire et le refus de reconnaître les Ryūkyūens comme peuple autochtone.
  • Réformes législatives : Le gouvernement japonais revoit actuellement la Loi de promotion des politiques aïnous, dans l’objectif d’en renforcer la portée et les protections.

Pourquoi est-ce important?

Les luttes des Aïnous et des Ryūkyūens nous rappellent que les droits humains ne sont pas des concepts abstraits, mais des réalités vécues. Cette histoire soulève des questions cruciales :

  • La reconnaissance des droits des peuples autochtones à l’autodétermination, à leurs terres et à leur culture.

  • Le respect de la diversité linguistique et culturelle.

  • La responsabilité des gouvernements face aux injustices.

  • L’apprentissage à travers les luttes des autres.

L’histoire des peuples autochtones du Japon ne concerne pas uniquement le Japon — elle fait partie d’un combat mondial pour la justice, l’égalité et les droits fondamentaux. Mieux comprendre ces réalités, c’est devenir un citoyen du monde plus engagé et éclairé.

Pour en savoir plus

Visitez le site de l’IWGIA (Groupe de travail international pour les affaires autochtones) pour accéder à des ressources et rapports détaillés.

Cet article est basé sur les rapports de l’IWGIA.

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